C'était la première fois, la première fois qu'il rentrait dans la bibliothèque. Genre. Bien sûr que non, je mens, c'était juste la première fois qu'il investissait l'endroit comme un lieu de travail. Enfin, autrement que comme un entrepos de livres. Que comme un asile de silence. Une chambre de repos spirituel. Un stimulant cérébral. Une parfumerie de connaissances. Un chateau. Une ruine. Un palais. L'antre des cinq cens de l'imaginaire et du paradis fictif divisé en autant de bouquins présentés. C'était magnifique.
L'adrénaline envahissait sauvagement son cerveau à l'idée d'une telle responsabilité.
L'air s'engouffrait dans ses poumons de telle sorte qu'il avait soudain l'impression de respirer la pièce entière. Les quelques élèves présents ne le dérrangeaient pas. Il y avait tellement de livres de toute façon qu'il pouvait très bien faire comme si les êtres humains n'existaient pas. Jim n'aimait pas les gens. Il ne reconnaîtrait que la présence sacrée du souvenir des auteurs dont il dévorerait les mots.
Et puis il s'avance, vers son bureau. Invisible pourtant au milieu de ce paysage intelligemment immobile. C'est de la paralysie cérébrale, vous êtes tellement concentré que vous ne pensez plus à bouger. Tous vos sens sont exacerbés mais à l'intérieur de votre corps ainsi les sensations atteignent leur paroxysme et vous pouvez très bien mourir d'une attaque d'avoir hurlé trop fort à l'intérieur de votre propre tête. C'est une blague. Bien sûr. Je disais donc que Jim avance vers son bureau. On a perdu du temps en divaguation mais c'est rien parce que Jim est du genre à marcher très doucement.
Et il s'asseoit.
Il pose ses fesses sur la chaise.
Ouvre, l'excitation lui piquant déjà le fond de l'oeil, un énorme bouquin qui est posé là, en face de lui, qui a été mis là pour lui, c'est ce qu'on lui a dit avant de le faire entrer. Magique. On peut tout faire avec les mots, inventer les pires mensonges, tout ça. Enfin, c'est pas le sujet. Il ouvre le ramassis de pages jaunies qui puent l'humidité et la vieillerie, quand une bande entre.
C'est le genre tu vois, tu l'entends même avant qu'elle rentre. La bande, je veux dire. Du chahut, du bruit tout ça depuis le couloir jusqu'ici, et le bourdonnement dans ses oreilles tourne, tourne et tourne dans sa boîte crannienne. Il est exaspéré.
Et il reste assis, là, il les regarde sans gêne et eux, il ne le regardent pas. C'est vrai après tout, pourquoi regarderait-on le bibliothécaire alors qu'on est en train d'enfreindre le premier règlement - et pas le moindre - de la bibliothèque ?
Pourquoi risquer d'avoir l'air faible quand on veut donner l'air de s'en foutre ?
Ou bien on s'en fout réellement.
Et dans ce cas, c'est de l'idiotie.
Et s'il y a une seule chose sure à propos de Jim, c'est qu'il déteste à s'en foutre de spasmes aux tripes, oui, il déteste les idiots. Il y a des gens comme ça qui sont intolérents. C'est la vie. Ses yeux rivés sur les idiots aux yeux rivés sur des filles, il se dit qu'il interviendra dans deux secondes si rien ne change. Mais les choses changent.
C'est prouvé scientifiquement : les choses changent toujours.
Les types frappés de connerie, finalement lassés de la chair tendre des jolies binoclardes plongées avidement dans leurs études, animées par le désir violent d'engloutir les connaissances utiles à leur élévation spirituelle [
joke s'il vous plait, ne me prenez jamais au sérieux quand j'écris xD ], décidèrent de s'en prendre à ceux pour lesquels les jolies-lèches-bottes-en-puissance en pinçaient plus sérieusement : les livres. Un type s'empare d'un bouquin de je ne sais quoi, ricanne, le passe à son copain qui le passe à con copain qui le passe à son copain, et le dernier lit tout haut des trucs sur l'occlumancie qu'il ne comprend qu'à moitié c'est très sûr, et les autres se marrent. Ah, ah, ah ! Magnifique cette retranscription du rire, n'est ce pas ? L'une des nanas commence à s'énerver, elle se lève, arrache le bouquin de la bande d'arracheurs de tranquillité et c'est là que notre Jim entre en scène.
Il faut que vous sachiez que dans la vie, Jim est quelqu'un de très passif.
Jim est la tranquillité. Jusque dans sa démarche nonchalante. Dans cette impression de calme qui se dégage de lui. Dans sa voix très douce quand il arrive derrière cet amas de jeunes gens et qu'il parle :
"Cassez-vous."Salut, je vous présente James D'Horizon.
Il fume de l'opium le soir et il n'aime pas les gens.
Il pose une main, une de ses mains fragiles de petit bibliothécaire, sur l'épaule d'un type.
Et d'un coup, le mec se fait retourner. C'est la force uniquement nerveuse des gens maigres, qui ont ça à fleur de peau, qui respirent l'instinctif, qui sont violents sans le vouloir et font tellement plus de dégats que les violents intentionnés.
"Cassez-vous maintenant, il répète et on voit dans ses yeux que c'est même pas de la colère, il est juste agacé. Je vous assure que souvent ça peut être pire.
Je veux pas de bordel dans la bibliothèque alors toi, - il secoue un peu le mec qu'il tient par l'épaule -,
je vais te prendre comme exemple :"Il regarde le mec, au vu de son uniforme c'est un griffondor.
Et il n'a pas l'air impressionné par la petite carrure de notre défoncé-en-chef. Les autres aussi ont l'air sceptique.
"c'est à dire que pour commencer je retire 25 points à ta maison pour avoir emmerdé ceux qui travaillent, et 10 autres pour m'avoir emmerdé, moi."Il laisse passer un très court instant.
Vous savez, comme tous les bons raconteurs d'histoire.
"Et que je te mets en retenue ce soir, ici avec moi. Comme je viens d'arriver je dois faire l'inventaire de tous les bouquins qu'on a, y compris dans la réserve. On en a pour un moment."Ses mâchoires se crispent, juste une fraction d'instant.
"Et si jamais tu as un empêchement quelconque, je préviendrais le prof responsable de Griffondor et rassure-toi, ça sera seulement partie remise."Voilà, il a fini.
Sans lâcher l'épaule de son bouc-émissaire, il avance vers le sortie alors le ruminant suit, obligé. Et les autres moutons avec leur guide spirituel. Il ouvre la porte de sa main libre, pousse le mequetton dehors et laisse passer les autres. Et puis c'est l'adrénaline qui retombe doucement, qui laisse ton corps fatigué agité de tics nerveux.
Mais au moins la première approche faisait sensation.
[ j'ai jamais fait un rp aussi long
]
Sujet: Jim D'Horizon [AC] ![Jim D'Horizon [AC] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif){kind=icon}
Sam 12 Avr - 20:52
Tu viens prendre possession de ton bureau dans la bibliothèque, et tu en profites pour t'imprégner des lieus où tu vas passer toute ton année. Il y a quelques élèves présents pour étudier, mais soudain, quelques grands nigauds de septième année, pas du tout le genre à étudier, s'incrustent dans la salle, viennent matter quelques filles, et, énervés de ne pas parvenir à les intéresser, s'en prennent à leur manuels scolaires et à leurs encyclopédies sur lesquelles elles travaillaient. Comment réagis-tu ? (Description de ton état d'esprit+description de la scène + réaction)
